Jo Bidejobah : Je constate que ton blog est à nouveau alimenté. Welcome home !
Tinkywinkyviolet : Oui en effet, j'ai renfilé le bleu de chauffe et décidé de me remettre au turbin. J’ai foule d’idées mais paradoxalement beaucoup de mal à les coucher sur le papier. J’ai des brouillons qui traînent dans tous les coins, des ébauches, des notes éparses, quelques bons mots griffonnés au coin d’une feuille, des todolists à la con ... La production d'article se fera au compte gouttes.
JB : Que s’est-il passé durant tout ce temps ? Tu voulais te faire mousser et tu nous a préparé un come-back à la Polnareff ?
TWV : Oui en quelques sortes, mais sans le mioche dans le dos et sans la greluche à gros seins qui prend la pose dans Gala ! A vrai dire j’ai eu des soucis de santé qui ont chamboulé quelque peu mes priorités.
JB : Oups ! Rien de trop grave j’espère.
TWV : Joker ! Meme si à présent je suis plutôt optimiste. Mais il y a quelques mois encore je ne faisais pas le malin, j’avais le moral dans les chaussettes. Et quand je dis ça c’est un doux euphémisme. J’ai pris plus que jamais conscience qu’on est bien peu de choses et qu’une bonne santé est prépondérante et conditionne tout le reste. Si tu savais tout ce qui a pu me passer par la tête à certains sombres moments.
JB : Tu vas me le dire
TWV : Je te donne le quinté dans le désordre : écrire un long pavé pour signifier à mes proches qui je suis vraiment et leur donner par la même occasion le mode d’emploi, me jeter sous un train, rencontrer un/une androgyne, claquer tout mon pognon, brûler la cigarette par les deux bouts. J’ai surtout réalisé que je n’avais aucune force de caractère face à l’adversité et que j’étais tout sauf un battant.
JB : Ah ouais quand même. Et à présent ?
TWV : En ce moment j’ai les idées plus claires, je suis à nouveau retombé dans le froid réalisme du quotidien ou j’y mène une vie plutôt plan-plan. J’essaie pourtant de sortir le plus possible, de mettre à profit mon temps libre. Privilégier les regrets aux remords. Tu vois, ce genre de banalités j’ai déjà du les dire des dizaines de fois. Je radote comme un p’tit vieux.
JB : T’as maigris ? Tu m’as l’air d’avoir les traits du visage plus fin
TWV : Aussi incroyable que cela puisse paraître j’ai réussi à perdre 5/6 kg. Mon séjour à l’hôpital suivi de restrictions alimentaires strictes n’y sont pas étrangères. Pour ceux qui en doutait encore c’est bien l’alimentation la clé de toute perte de poids. Inutile de se farcir un marathon par semaine. A un certain moment j’avais banni de façon drastique tout ce qui était sucré, gras, alcoolisé. Sans compter la prise d’au moins un repas sur deux sans sel afin de ne pas gonfler comme un ballon de baudruche, en raison d’un traitement à la cortisone. Les fruits et les légumes sont devenus mes nouveaux meilleurs amis. Je me suis surpris à me mettre aux fourneaux avec plaisir et à passer du temps sans compter à me confectionner de bons (il pouffe) petits plats. Au bout de 8 ans j’ai enfin compris comment fonctionnait mon combiné micro-ondes. Faute d'appuyer sur les bons boutons, je comprends mieux pourquoi les résultats n'étaient pas folichons ! A présent tu as en face de toi le roi du poulet grillé !
JB : En tout cas bon rétablissement p'tit Chef ! Tu vas reprendre le sport ?
TWV : Oui, en évitant cependant soigneusement tous sports dit « de contacts ». Du coup le basket va passer à la trappe. Il va falloir que je me trouve d’autres activités. Je privilégie le vélo, même si ce n’est que deux fois une demi heure par jour, le temps de me rendre sur mon lieu de travail. Cela permet de joindre l’utile à l’agréable.
JB : Par ce temps ? T’es motivé toi ! Chapeau bas mon gaillard !
TWV : Eh oui ça forge son homme ! (il mime King-Kong et se tape sur le torse). Il n’y a pas de mauvaise saison, il n’y a que des mauvais vêtements ! Dieu dans son infinie bonté créa le sixième jour les gants et les écharpes ! J’avoue que certains matins la motivation est plus difficile à puiser quand le mercure flirte avec les températures négatives. Je me demande parfois où je suis lors des premiers tours de roues. Je me dis que si j’arrive à prendre vélo en hiver, le prendre durant le printemps/été va être une simple formalité. En plus d’une saine activité physique c’est surtout pour moi le moyen de faire le vide dans ma tête, d’essayer de paraître insouciant et de penser à l’avenir .
JB : T’as passé de bonne fêtes ?
TWV : Mouais on va dire ça. Un Noël archi classique en famille, enfin plus exactement avec mes parents et ma grand-mère. Mon frère (et sa copine) ayant eu la lumineuse idée de fêter Noël avec un copain.
JB : Ah lalala ces jeunes, tout se perd, ça ne respecte plus rien
TWV : Dans le mille Emile ! Ca a choqué mes parents. Meme moi, sans vouloir jouer les vieux cons aigris et rabat joie, j’ai trouvé son attitude risible. Il aurait pu inviter son pote à un autre moment qu’à la veillée de Noël. Argument imparable du frerot « bah pour moi c’est un jour comme un autre ». J’ai par moment l’impression que mon frangin reste empêtré dans « l’age bête » et qu’il ne bouge pas le petit doigt pour s’en extirper.
JB : Et pour la nouvelle année ?
TWV : Un week-end au vert dans les Vosges avec des connaissances.
JB : Laisse-moi deviner, t’étais saoul comme un Polonais et tu t’es déhanché avec frénésie sur les derniers tubes à la mode ?
TWV : Objection votre honneur ! Je n’ai pas abusé de la boissons alcoolisées, même si durant une petite heure j’étais blanc comme un linge, en mode veille et qu’il ne fallait pas trop m’en demander à ce moment là. Quant à la musique, ça tombe bien, parlons-en ! Accroche toi, je vais te sortir mon plus beau passé antérieur des familles. Il eut été indiqué d'inviter à se joindre à nous d'autres tendances musicales que le répertoire latino-carabineen. Rock/disco/electro/variété française et ses amis n’en reviennent toujours pas de ne pas avoir été conviés.
JB : C’est moche, je compatis ! Pour refouler ainsi Noir Désir, Boney M, Cloclo et les Daft Punk faut vraiment ne pas avoir de cœur ! Ou de goût, c’est selon !
TWV : Je ne te le fais pas dire mon ami ! Pour te donner un aperçu, Shakira fut le sponsor officiel de la soirée ! Waka Waka à toutes les sauces ! Waterloo morne plaine ! Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dis, au final ce n’était pas si mal même si ce ne fut pas le réveillon de la saint Sylvestre à marquer d’une pierre blanche. Au final je ne regrette rien. Je me dis que si je n'avais rien fait pour nouvel an je m'en serai voulu et j'aurai déprimé de voir (et surtout d'entendre les autres faire la fête). A vrai dire je me réjouissais de ce week-end, j'en attendais beaucoup, peut-être même trop.
JB : T’as fait ta liste de bonnes résolutions ?
TWV : Que nenni ! De toutes façons je crois que je suis tombé dans une boucle infinie de l’échec. Il suffit de regarder les billets des années précédentes à la même date et de reprendre en intégralité la liste des résolutions lamentablement tombées à l'eau. Je manque d'ambition. Je suis un petit joueur.
JB : Alors bogoss' t'as fait de jolies rencontres ?
TWV : Si je fais abstraction de mes rencontres pathétiques avec des caissières de station-service ou des gonzesses qui portent toute la misère sociale sur leurs frêles épaules, je dois bien avouer qu’il ne reste pas grand chose au final à classer dans la catégorie "potable".
JB : Sans vouloir être médisant, j'ai l'impression que tu prends un malin plaisir à plaider les causes perdues d'avance. T'es le Jacques Verges des rencards !
TWV : T'as sans doute raison. Je devrais aller consulter car tout ne tourne pas rond chez moi. Je sais depuis la première seconde que l'entrevue ne débouchera sur rien, du moins rien de sérieux. Mais par défi, ou parce que je m'ennuie sec je lui propose qu'on se voit. Des fois ça fait du bien de pouvoir parler (je n'irai pas jusqu'à dire se confier), de pouvoir se jauger, et se rassurer en se disant qu'au final sa vie n'est pas si minable que ça. Si cela se trouve c'est moi qui doit passer par moment pour bizarre aux yeux de l'autre. J’ai néanmoins fait quelques sympathiques rencontres pas inintéressantes au demeurant mais bien trop rares. Par moment je me demande ce qui cloche. Si c’est moi qui suis trop exigeant ou si c'est ma bobine ne revient pas aux yeux de la gente féminine. Quand je tombe sur quelqu’un avec qui le courant passe bien et qui m’apprécie, je reste bloqué sur son IMC au delà de mon seuil de tolérance. C’est horrible à dire mais on s’entendait bien, on était sur la même longueur d’onde. Au fait tu connais la différence entre une grosse et une paire de charentaises ?
JB : Heu … non
TWV : Il n’y en a pas. On est bien dedans mais on n’oserait pas sortir avec dans la rue ! (il fait mine d’être désolé)
JB : Pfff c'est d'un goût. Pardonne ma curiosité, elle est passée à la casserole ?
TWV : Je n’en m’étendrais pas davantage sur le sujet. Sans mauvais jeu de mots. (il sourit)
JB : Si j’ai bien compris tu repars de zéro
TWV : C’est bien ça. Reset ! Feuille blanche. Balles neuves ! Je conserve néanmoins du recul et mon expérience passée. D’ailleurs ça commence à me saouler au plus haut point. A force, j’ai l’impression de réciter un texte, de sortir toujours les mêmes formules toutes faites auxquelles ne n’y croit même plus.
JB : Au boulot ça roule ?
TWV : Mouais. Je ne suis pas vraiment épanoui, ce n’est pas la franche éclate mais au moins je ne suis pas surmené, je n'ai pas trop de comptes à rendre à mes chefs et un salaire tombe sans trop devoir s’échiner. Le climat est exécrable entre R. et moi. J’ai beau me creuser le ciboulot, je ne me souviens plus la dernière fois qu’on est tombé d’accord sur un sujet extra-professionnel. Je n'arrive pas à manifester le moindre intérêt quoi qu'il puisse me raconter. J'espère que l’arrivée prochaine dans le bureau d’un prestataire permettra de désamorcer la situation et d'injecter du sang neuf.